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LES FEMMES SAVANTES
Théâtre
Grand ThéâtrePlace Albert 1er 62100 CALAIS Ventes terminéesMOLIÈRE
Compagnie Les Anonymes t.p.
Avant-dernière pièce de Molière, Les Femmes savantes moque la prétention pédante de trois ahurissantes créatures, mais tout autant celle de mâles caricaturaux, dont le fameux Trissotin. L'intrigue tourne classiquement autour d'un mariage arrangé, celui de la puînée, Henriette, fort effacée et insensible à la science. Le père et prétendu maître des lieux s'avère comme d'habitude incapable de gouverner sa maison. Trissotin, peut-être débordé par de jeunes concurrents à la cour, court la dot bourgeoise. Les savantes entendent se débarrasser de la rebelle tout en achetant, pour elles, leur gourou à demeure, tout comme Argan, du Malade imaginaire, veut marier sa fille à un médecin pour lui-même. Bref : Molière radiographie, une fois de plus, la Famille, les imposteurs et leurs victimes, mis à bouillir dans l'éternel chaudron des intérêts les plus bas et des jalousies poussées à l'absurde. Parce qu'il s'agit d'un des plus vieux ressorts comiques de la littérature des hommes, la misogynie a souvent pris le pas sur d'autres lectures. On doit cependant étudier pourquoi les femmes, même si elles s'y prennent mal ici (est-ce leur faute ?), doivent devenir aussi savantes que les hommes pour que le monde tourne rond. Interroger ce « bon sens qui triomphe » mais qui peut-être ne fera jamais rien avancer, d'autant que le vainqueur final n'a choisi Henriette que lassé par la coquetterie de l'aînée et qu'on peut se demander qui le retient là. On posera aussi la question du sexe sale, que les savantes vivent avec quelques nuances dans la névrose. Superbement écrite en vers plutôt élégants, la pièce a semblé mince lors de sa création : flotte indéniablement une certaine nostalgie des comédies engagées et vachardes, au profit d'une amertume automnale.
ATTENTION : horaire inhabituel.